Publié dans Economie

Partenariat  Air Austral-Air Madagascar - La perte dépasse les 100 milliards d’ariary

Publié le lundi, 03 février 2020

Objectif non atteint. En 2017, la compagnie aérienne nationale malagasy, Air Madagascar, a signé un contrat de partenariat avec la compagnie réunionnaise, Air Austral. Cette collaboration a notamment pour objectif de permettre à Air Madagascar de « redevenir une compagnie aérienne rentable ». Il a été dit à l’époque un retour à l’équilibre de la compagnie malagasy au bout de trois ans, mais force est d’admettre que le partenariat stratégique n’a pas eu l’effet escompté. Il entame aujourd’hui sa troisième année, mais rien n’a vraiment changé pour notre compagnie aérienne. Au contraire !

 

« Le résultat de l’exercice 2018 annonce une perte de 100 milliards d’ariary pour Madagascar. Un niveau record au cours des dernières années. En effet, avant l’entrée d’Air Austral dans le capital de la compagnie malagasy, ces pertes ont toujours tourné autour de 40 milliards d’ariary. Cependant, celles-ci n’ont pas cessé d’augmenter au fil des années », précise une source proche du dossier. Ces chiffres alarmants ont été présentés vendredi dernier, lors de l’Assemblée générale mixte des actionnaires d’Air Madagascar. Pourtant, il a été stipulé dans le plan de redressement de la compagnie, « Alefa 2027 », d’une durée de dix ans qu’elle retrouverait son équilibre au bout des trois premières années, et que les sept dernières années seront dédiées à l’extension des activités. Aujourd’hui, nous sommes déjà en 2020 mais malheueusement, les comptes d’Air Madagascar sont toujours dans le rouge et continuent d’empirer.

La hausse de ces pertes incombe entièrement à Air Austral. « Avec la division des actions, cette compagnie réunionaise est en charge de la partie managériale d’Air Madagascar. Cependant, ses méthodes de gestion de ces deux dernières années n’ont pas permis d’améliorer la situation au sein de la compagnie. Pourtant, les autorités malagasy de l’époque ont donné carte blanche à Air Austral pour faire ce qui bon lui semble. Il n’y avait donc aucune restriction, aucune obligation ou autres. Elle avait le champ libre. Toutefois, Air Austral n’a aucunement mis son expertise au service du développement d’Air Madagascar. Elle l’a juste utilisée comme tremplin », affirme une autre source.

Question finance, c’est aussi la même situation : aucune contribution d’Air Austral. A la signature du contrat de partenariat, Air Austral aurait dû apporter 35 millions de dollars pour financer le redressement. Au début, cette compagnie partenaire a apporté 15 millions de dollars. Et les 20 millions de dollars restants se font encore attendre jusqu’à maintenant. « En réalité, aucun fonds propre d’Air Austral n’a été transmis dans le capital d’Air Madagascar. Les "  soi-disant " 15 millions de dollars sont des fonds de la CNaPs. Et en contrepartie, la Caisse nationale de prévoyance sociale détient actuellement plus de 10 % des actions de la compagnie réunionnaise », éclaire notre source.

Le fait d’avoir choisi une compagnie aérienne régionale pour être le partenaire stratégique d’une compagnie nationale n’était vraiment pas une bonne idée. D’autant plus que le redressement de cette dernière nécessite des fonds qu’Air Austral n’avait pas finalement à sa disposition. Pourtant, c’était la voix choisie par certains qui, sûrement, y ont trouvé un avantage « personnel ». Cette minorité de gens a ainsi tiré profit de cet accord désastreux. Il reste à les identifier pour rendre des comptes.

La Rédaction

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Editorial

  • Post – pillage
    Le redressement post-pillage s’organise. Une cellule du genre comité de pilotage se met en place pour étudier au cas par cas et évaluer le cas échéant les besoins en collaboration avec les représentants directs des « sinistrés ». Constatant les dégâts potentiellement dévastateurs et les ruines subies en un coup de vent par les opérateurs, le Gouvernement prend ses responsabilités. Dans les faits, l’Etat va agir en tant que facilitateur dans toutes les démarches auprès des banques ou autres institutions dispensatrices de crédit. Il (l’Etat) prendra en charge en totalité les intérêts bancaires. L’objectif étant de permettre aux opérateurs ou propriétaires victimes de vandale, de braquage ou de pillage de se remettre dans les meilleurs délais.

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